On parle beaucoup aujourd’hui, pas seulement en France et en Europe, de la transition écologique. Mais quels sont les défis à relever pour amorcer réellement une transition écologique ? Et comment en sommes-nous arrivés à identifier la transition écologique comme la pierre angulaire d’une reprise économique résiliente, d’un véritable Green Deal ?
La pandémie de Covid -19, avec son très grand nombre de victimes et d’autres conséquences sociales et économiques très graves, alimente deux dynamiques différentes : d’une part, vers plus de prudence et d’attention dans notre relation avec la nature, vers plus de souci pour notre avenir et les menaces qui peuvent le compromettre, et donc pour la grande crise climatique et écologique, mais, d’autre part, vers une focalisation sur l’urgence, sur les réponses immédiates, tant sanitaires qu’économiques et sociales, sans vision et sans plans pour l’avenir.
Bilan des 25 dernières années
Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis juillet 1996, date à laquelle s’est tenue à Genève la deuxième conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP 2 – CCNUCC).
À l’époque, les avertissements des scientifiques et des écologistes concernant les effets des émissions de gaz à effet de serre sur l’environnement sont restés largement lettre morte. C’était un monde dans lequel le fait que la planète Terre soit un système thermodynamique fermé, doté d’une quantité finie de géo-ressources et d’une capacité limitée à absorber les déchets sans provoquer de fortes répercussions écologiques, avec de graves répercussions sanitaires, sociales et économiques, était une “réalité” impénétrable pour de larges secteurs de l’opinion publique et des décideurs politiques et financiers.
Le 11 décembre 1997, à l’issue de la troisième conférence des Nations unies sur le climat (COP 3) à Kyoto, 189 pays ont signé un traité réglementant les émissions de gaz à effet de serre des différents pays industriels et en développement. Le 1er novembre 2021, la vingt-sixième conférence des Nations unies sur le climat (COP 26) s’ouvrira à Glasgow. Cette réunion sera d’une importance capitale pour l’avenir proche, puisqu’elle devra accomplir la tâche difficile de parvenir à une réduction drastique des gaz à effet de serre d’ici 2030 (55% par rapport à 1990) et d’atteindre des “émissions nettes négatives” en 2050, afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à la fin du XIXe siècle. Il s’agit d’un défi écologique, économique et social majeur, qui appelle une véritable transition culturelle dans nos habitudes et notre consommation.
La crise climatique et la crise des matières premières (combustibles fossiles, métaux de haute technologie tels que le lithium, le niobium, le tantale, l’étain, l’or, les terres rares, etc.) modifient le contexte des activités économiques dans le monde, fixant des contraintes et des limites écologiques et éthiques d’une ampleur qualitative et quantitative inconnue aux époques historiques précédentes. L’économie circulaire s’impose de plus en plus à l’économie linéaire, devenant un impératif catégorique pour notre survie même. Dans un avenir proche, les énergies propres et renouvelables, l’électricité et l’hydrogène vert devront caractériser la consommation d’énergie et la mobilité dans le secteur manufacturier.
Les actions à mener
Le projet européen Green Deal se développe avec une orientation écologique de grande envergure, en mettant en place un fonds de relance, appelé sans surprise “Next Generation EU”, qui alloue des ressources importantes aux mesures vertes. En France, le gouvernement a lancé le plan national de relance et de résilience (PNRR), qui fournit de vastes ressources pour mettre en œuvre des mesures sérieuses et incisives pour les changements nécessaires dans les secteurs de l’administration, de l’économie et des services, afin de développer des politiques et des économies capables de garantir un travail innovant et un bien-être écologiquement durable.
Nous ne pouvons qu’espérer qu’il n’y aura pas de répétition de ce qui s’est passé il y a quelques jours dans les commissions de l’environnement et des affaires constitutionnelles de la Chambre des députés, où, en raison de “querelles de partis” changeantes, visqueuses et volatiles, des interventions écologiques déjà discutées et approuvées lors de réunions préliminaires ont été rejetées.
Aujourd’hui, en pleine pandémie – en ces jours où les inondations dévastatrices qui ont frappé l’Allemagne et la Belgique et la canicule qui a frappé le Canada et les États-Unis nous ont rappelé le lien dynamique oublié entre la Planète et ses habitants – le décor a changé.
Une nouvelle culture et de nouveaux mots s’imposent dans notre quotidien : neutralité climatique, économie verte, développement durable écologique et éthique, résilience environnementale… qui nous accompagnent vers une transition écologique qui affecte notre mode de vie dans le grand ” Village global “, pour un avenir qui se profile. Et pour l’archipel toscan, la présence du parc national, étendu sur terre et en mer, avec toutes ses potentialités, constitue une précieuse valeur ajoutée dans les activités écologiques, éducatives et économiques à l’échelle locale et européenne.